mercredi 12 octobre 2022

En route pour l'enthousiasme - saison 2 - épisode 2

     Cela fait maintenant 6 mois que nous avons récupéré les clefs de la maison. Et depuis 3 mois nous sommes installés dans le bourg. Nous sommes juste à côté de la maison et c'est très facile d'aller y faire un tour. Alors chaque samedi, c'est samedi travaux. Je n'y aurais jamais cru, mais j’attends ce jour avec enthousiasme et une grande motivation.
Ça n'avance pas vite, mais ça avance.
Des amis m'ont demandé "alors, comment ça se passe les travaux ?". Je vais donc vous faire un petit récap de ces 3 premiers mois de bricolage.

Je vais pas vous le cacher, les mois de Juillet et Aout n'ont pas été productifs du tout (ça commence bien). La faute à la chaleur d'abord et aux ami.es ensuite, qui ont pas arrêté de venir nous déranger !

1) Introduction au travail manuel.

Pour me mettre au travail, j'ai commencé par nettoyer les couloirs de passage au pied des pignons nord et sud de la maison. Virer les mauvaises herbes, enlever les arbustes et tuer le lierre. Objectif: avoir des couloirs propres pour repérer d’éventuels soucis d'humidité.




 

 

2) Dépose de l'électricité.

 Virer le vert m'a mis en forme pour commencer la démolition de la maison.
D'après le plan de travaux, je dois déposer l'électricité dans toutes les pièces. Il n'y a rien à garder, les installations étant très vétustes. Je distingue 3 phases d'aménagements différentes.
La première date du début du 20e siècle. Il s'agit de l'installation des plafonniers dans les pièces de l'étage. Les fils sont séparés, gainés de tissu et glissés dans les goulottes en bois qui courent en haut des murs.
La seconde a du se faire dans les années 50, des prises ont été rajoutées dans la plupart des pièces. Certains câbles sont passés en saignée dans les murs.
La troisième date des années 90, des fusibles ont été rajoutés pour "aménager" la cuisine. Cependant, je n'ai pas trouvé trace de liaison à la terre... Le tableau principal comporte le strict minimum: Un compteur électrique et un disjoncteur. Et c'est tout. Il y a quelques boitiers de dérivation dans la maison, tous ont bien noirci et certains ont frôlé le départ de flamme.
J'ai donc acheté un escabeau, un pied de biche, des seaux et des caisses et c'est partiiii.






Comme vous pouvez le voir, c'est super limite. Tout est à virer. Heureusement mes potes électricien.nes nous ont posé un tableau de chantier, ce qui permet de bosser.
Ça m'a pris un bon bout de temps pour tout virer. Faut dire que je pars de loin, j'étais pas capable de percer un trou, debout sur un escabeau, pour fixer une tringle à rideau.

3) Pendant ce temps dans la cave.

Au frais dans la cave, Anna entreprend de nettoyer et virer le bordel.
Et ce bordel, c'est plusieurs m3 de carreaux de carrelage que les anciens proprios avaient entreposés. Elle les sort, les trie puis les range dans l'atelier. C'est un travail de dingue, il y en a des milliers, pleins à virer, d'autres à donner et certains à garder.



Et c'est pas terminé. On va pouvoir faire une salle de bain avec, mais le reste...

4) Rattraper ce qui se casse la gueule.

 En la cour et la "grange" (l'autre maison), il y a un petit toit qui est pris par le lierre, en train de tomber petit à petit. Afin de sauver le bordel et contrôler les dégâts, on fait appel à mon beau père et ses talents de travail en hauteur. Objectif: démonter proprement le toit avant que tout s'effondre.



 




Il reste la face nord, que l'on va démonter aussi. La question se pose entre bâcher ou remonter un toit tout de suite.
Toujours est-il que la toiture de la grange n'est plus en danger. Ce qui nous permet de continuer le reste de la démolition sereinement.

3) Qu'est-ce qu'on a fait des tuyaux?

Découper les tuyaux avec une meuleuse... J'ai horreur du matériel électroportatif qui coupe et tronçonne. Me voilà à 4 pattes en train de virer les tubes en acier pour dégager les radiateurs. On ne réutilisera pas des tuyaux vieux de 100 ans.
J'en profite pour démonter la cuisine et la salle de bain. Et c'est là où les ennuis commencent...

 






IL Y EN A PARTOUT. Sauf que quand tu connais pas, bah tu vois pas. L'amiante c'est le fléau du milieu du XXe siècle dans le bâtiment. Les proprios s'en sont servi pour bricoler des séparations et étanchéifier des installations.
Dans la salle de bain par exemple, les plaques de fibro protègent le plâtre et les cloisons en OSB (...). Mais elles entourent aussi la baignoire et forment un petit placard à côté. Dans d'autres pièces des caissons ont été bricolés. Et dans la cuisine du rez de chaussée, un placard mural est entièrement coffré en fibro (genre des plaques de 1m20 sur 2m30).
On se fait une journée ambiante. Protégés entièrement, avec masque à cartouches spéciales, on démonte l'intégralité des plaques puis on les enroule dans du cellophane et on les pose sur une palette dans le cabanon. Reste à savoir, qu'est ce qu'on en fout ?
Dans l'Allier y'a zero solutions pour les "petits" déchets amiantés des particuliers. Les pros préfèrent les chantiers de désamiantage des toits de stabulations. Regardez les toits des bâtiments agricoles par chez vous, c'est l'angoisse.
On a trouvé une solution, une déchetterie payante dans la Nièvre. Nickel. 

4) Maintenant faut piquer.

Mon nouvel ami, c'est mon perfo Bosch Pro. Avec son burin large, c'est l'outil parfait pour piqueter les murs. L'objectif est de virer le plâtre sur tous les murs de la maison (l'intérieur des murs extérieurs, pas les cloisons ou le mur de refend).
D'abord ça va nous permettre de détecter les problèmes de structure, si c'est juste une fissure de plâtre ou si le soucis est plus grave. Par exemple on a trouvé de cette manière une ouverture fermée avec des briques, comportant déjà un linteau.
Et puis les murs vont pouvoir un peu mieux respirer, notamment ceux de la façade, où l'enduit extérieur est en ciment.
Ensuite cela nous permettra d'isoler par dessus la couche de chaux et non pas sur le plâtre. 




 

C'est physique, c'est pénible, c'est très long, mais c'est nécessaire...

Alors voilà, 6 mois plus tard on en est là. C'est rien mais c'est déjà beaucoup pour des gens qui veulent pas faire de travaux.
Les devis arrivent, le couvreur, le maçon, tout ça commence à prendre forme. Va falloir se dépêcher de terminer la démolition si on veut les faire bosser correctement.