jeudi 9 juin 2016

Bilan d'une année de vélotaf

Cet article paraitra un peu égocentrique, voire narcissique mais qu'importe. Je tiens à revenir sur cette dernière année de travail, 2015/2016, de façon précoce.

Cette année a été marquée par une révolution personnelle assez forte. Vous le savez, cela fait désormais 3 ans que je suis dans la "vie active", entendre que je fais partie des gens que ça fait chier quand on (les invite à faire) fait la fête le jeudi soir. Parceque j'en ai plein le cul, que je me suis levé à 6h, que j'ai supporté 6h de Gremlins, que JE SUIS ALLÉ TRAVAILLER À VÉLO et ce 4 jours consécutifs !

Car oui, j'ai désormais l'immense privilège de pouvoir aller travailler à vélo.
Après 2 ans passés le cul dans la bagnole, à faire du gras comme un connard, je travaille désormais en périphérie de Lyon. Je suis brigadier TRZR, ce qui signifie que je suis remplaçant, qu'on m'appelle le matin pour me dire quelle maitresse absente je remplacerai ce jour-ci, ou plusieurs jours.
La secrétaire sait que je préfère être appelé la veille, pour que je puisse m'y rendre à vélo. 
Dans ma circonscription, je suis désormais connu comme le loup blanc. Je suis le remplaçant à vélo.

Mon trajet vélotaf de base est très simple, il est constitué d'un itinéraire au bord du Rhône, principalement caillouteux puis traversant une agglomération peu hostile. Les variantes sont nombreuses mais le début est souvent le même. Je roule en moyenne une quarantaine de kilomètres par jour, soit une heure le matin et une heure le soir.
S'il faut grimper de bon matin, je prends le train et je reviens à vélo. 
Fixe de Septembre à Décembre, j'ai commencé à découvrir les autres écoles en Janvier. Malgré mon arrêt en Avril, j'aurai parcouru 5000 km fin juin et visité une quinzaine d'écoles.


retour d'animation pédagogique à Villars les Dombes

En terme professionnel, c'est formidable. J'improvise, je m'adapte, je compatis, je prends sur moi. Surtout, j'apprends. J'apprends à investir une classe en quelques minutes, j'apprends à entrer en relation directe avec des inconnus, j'apprends des astuces et des dispositifs pédagogiques, j'apprends prendre du recul sur mon action et j'apprends à mesurer la valeur de ma présence.
Puis je repars sur ma bicyclette.

Le trajet du matin, je construis ma journée. Le trajet du soir, je la déconstruis. Le vélo devient un sas, un temps précieux qui me permet une préparation puis une analyse de mes actes et de mes découvertes. Il me permet de canaliser mon ressenti. Et il me permet aussi de choisir l'abandon. Pendant une heure, j'appuie sur les pédales, je me concentre sur la route. Ce qui est rarement possible.
Je note cependant que lorsque je reviens du travail en voiture, je suis toujours aigris et énervé. A vélo c'est moins fréquent, selon le plaisir du trajet.


chemin de halage le long du canal du Rhône

Beaucoup se sont moqués de ma décision d'acheter un vélo dans l'optique de l'utiliser en vélotaf, alors que j'en avais déjà un sous la main.
Mon Fairdale, équipé de gros pneus d'hiver, de garde boue et de portes bagages, s'est avéré être un vélo formidable. Je l'ai fait évolué au cours de l'année, de façon à obtenir un vélotaf parfait, indéfectible et efficace. Tellement que c'est lui que j'ai choisi pour partir en randonnée en Juillet.



Le Croix de Fer a eut son compte. La Festive 500, les sorties boueuses, les accidents bêtes... il est toujours de service, en période de vacances, week-end et jours fériés pour les sorties disons sportives ou à risque...

Bref, je suis heureux, j'ai réussi à conjuguer mon travail et ma pratique du vélo. Cela a révolutionné ma condition physique ainsi que l'exercice de mon métier.