lundi 25 janvier 2016

Un enthousiasme débordant.

Après avoir exercé ma nouvelle situation, titulaire remplaçant Brigade, dans le creux du haut Bugey, me voilà par chance et pur hasard, de retour près de Lyon.
Après avoir passé 4 mois de vélotaf intense, mon trajet étant de 23 kilomètres jusqu'à mon école, je me retrouve à autotafer de façon très rébarbative.
Heureusement, j'ai retrouvé ma condition physique, mon entrain et la motivation dans la bicyclette.

A raison de deux heures de vélo par jour, j'ai pu constater l'aliénation qu'exerçait la voiture sur mon équilibre. Je mettais autant de temps que pour aller dans le Bugey, seulement j'allais à vélo.
Ce temps est mis à profit par la méditation cycliste, dont j'ai parlé dans le billet précédent. Là où le corps se coordonne avec la tête et où l'on s’aperçoit que l'on a pédalé pendant 30 minutes sans y prendre garde.
Il nous reste le temps d'évaluer, de préparer, d'organiser sa journée à venir. On revient sur sa journée passée et une fois à la maison c'est l'euphorie des endorphines qui prend le relais.
Et tout va mieux, même la mauvaise journée.

L'expérience de la "festive 500" relatée précédemment m'a ouvert les yeux sur ma pratique cycliste et m'a donné le goût de l'aventure raisonnable.
Si j'ai toujours aimé rouler, j'aime par dessus tout prendre les chemins de traverse. Personne n'aime rouler sur le même bitume que les autos. Moi j'aime le petit chemin vicinal, celui qui n'est parcouru que par le riverain, travailleur ou promeneur.





Toutes mes balades, randos ou excursions, je les préparais à l'avance. Soit je connaissais le coin par coeur, comme en Bourbonnais, soit je m'attachais à une carte. Puis je m’arrêtais pour regarder le chemin sur mon téléphone.
Cet hiver je me suis aperçu que je passais à côté de nombreux plaisirs cachés. J'ai essayé de nombreuses fois de prendre ce petit chemin ici, cette allée là, le sentier sympa par là. Tombant sur des impasses, des chiens ou des fossés. Quelques fois sur un autre chemin, d'autres fois sur une route trop passante.
Et pourtant je me suis moqués d'eux, pendant longtemps, de ces types le regard vissé sur leur potence, mesurant leur pouls ou tentant de maintenir leur moyenne. Puis je me suis renseigné. Le compteur fait aussi GPS ou le contraire je ne sais plus. Et il permet donc de suivre un itinéraire tracé auparavant sur logiciel.
Donc, pour moi, il s'agit de pouvoir mettre bout à bout tout les petits chemins que je croise durant mes balades et ainsi éviter efficacement (par exemple sans se perdre en galère au bout de 4 heures alors que je suis en hypo) les grands axes que je redoute tant.
Enfin me concentrer sur les chemins à tracteurs, entre deux bocages.

En un mot, je suis passé du côté MAMIL de la force. Ce que j'honnissais auparavant, je le chéri maintenant. Sans doute parce qu'avant je n'en voyais que l'assistanat et son usage abusif et que, devenu désormais utilisateur, j'en apprécie le confort. Comme le smartphone, connerie absurde du tout immédiat, devenu indispensable.
Est ce que je me suis fait avoir comme un gros pigeon ?
C'est ce que je tente de vérifier.

Pas plus tard que ce week-end, je dessine une balade dans le début des Dombes, en ne prenant que ce que je pense être des "routes sans revêtement" et zou, je pars.
Quel pied mes amis, perdu au milieu de champs inconnus, me bornant à suivre les indications du biniou. Une petite quarantaine de bornes avant de retrouver un chemin dont j'ai l'habitude et de rentrer.



Oui j'ai été assisté. Est ce que j'ai pris du plaisir à rouler ? Oh que oui.
En ai-je pour autant perdu mon sens de l'orientation, mes compétences en lecture de carte (que je sais bonnes, j'ai eu 20 au Bac en course d'orientation, déconne pas) ?
Absolument pas.
Par contre j'ai découvert des endroits super chouettes, où je retournerai me balader pour sûr !


(c'est cadeau)

vendredi 1 janvier 2016

Un petit tour de bicyclette

Chaque année l'application Strava et la marque Rapha organisent un défi internette, celui de parcourir à vélo 500 km minimum entre le 24 et le 31 décembre. Ils nomment ça la "Festive 500".
Pour le commun des cyclistes, pas de gloire, pas de prix, juste la satisfaction d'avoir passé ses vacances à user sa selle.
Je ne l'avais jamais fait et je n'ai pas franchement roulé cette année 2015, en enlevant le vélotaf. Donc j'ai une condition physique proche du beignet et une volonté proche de zéro.
Seulement voilà, il fait beau, il fait chaud et j'ai la perspective de passer cette période dans le Bourbonnais.
Et s'il y a un endroit où j'aime rouler, c'est bien dans le Bourbonnais. Donc je mets ma bicyclette dans le coffre et zou, on verra bien.

J'ai commencé plutôt doucement, 30 bornes, puis 50. Tranquille, je crache bien mes poumons, j'en chie, je me décrasse.






Il fait toujours beau, toujours chaud et cela devient un devoir de préparer un itinéraire puis de sortir le lendemain, faire mes 70 kilomètres. Je prends plaisir à souffrir et à retrouver ces paysages vallonnés, que j'ai appris à apprécier au fil des années. Le vélo est une autre approche du territoire, si on ne se borne pas à la performance. En quelques années j'ai découvert un nouvel endroit, un pays que je ne connaissais pas vraiment.
Les bouchures sont des environnements propices à la solitude cycliste, le paysage n'est jamais monotone et on est souvent accroché par un détail, un décor particulier qui nous sort de la méditation.
Le Bourbonnais c'est aussi le coin de René Fallet, qui vous parlera mieux que moi du vélo par dessus la bouchure.

Donc je roule, je me fais un petit programme en essayant de varier, de ne jamais passer sur la même route (autant que possible) tout en partant de Cosne d'Allier. Le moins évident reste d'innover, de trouver le bon chemin, le bon sentier qui me donnera la pêche...


La seconde partie du défi, c'est de concilier vélo et fêtes. Pas évident de faire comprendre à toute sa famille que ce qu'on veut c'est rouler, que ce n'est pas égoïste, que c'est un moment rare. Chez moi ça n'est pas très grave, ce n'est pas sacré. D'autant que mes occasions de rouler ici sont peu nombreuses.
J'aimerai bien écrire sur la sensation et les émotions que procurent le vélo au cycliste solitaire, même modeste. C'est assez unique et personnel, c'est aussi pour ça qu'on s'acharne à cet exercice masochiste. Mais je n'écrirai pas là dessus, je sais pas faire.
Sur l'exercice de la "Festive 500" je dirais que c'est une expérience qui nous décale complètement de la réalité. Alors que tout le monde bâfre en groupe, on souffre en silence.
J'aimerai recommencer l'année prochaine, avec un temps de merde s'il vous plait. Pour savoir si la motivation peut prendre le dessus sur les éléments. Cette année, c'était cadeau, 15 degrés fin décembre c'est tricher...

Au final j'ai plié les 500 kilomètres, tranquillement, sans me presser, sans me blesser, en prenant un plaisir sain, agréable et étrange. Et putain, j'en avais bien besoin...