lundi 30 juillet 2018

Le cas ortlieb city

C'est l'été.
Et comme c'est l'été les copains partent en vacances, et quelques uns partent à vélo.
Viennent alors les messages "coucou tu conseilles quoi comme sacoche ?"

Je réponds systématiquement "SURTOUT PAS LES ORTLIEB CITY !"
"Mais pourquoi, elles ont l'air bien et elles sont partout moins cher de 30 euros..."



N'Y TOUCHE PAS !

Les City sont le premier modèle de sacoche que j'ai acheté. Et que j'ai revendu après ma première rando.


Oui, ce sont elles, à l'arrière. Jolies, rouges, Ortlieb.

Seulement, voici deux images comparatives City/Classique.



En rouge le modèle City, en noir le modèle Classique.

La structure et les fixations sont identiques, ainsi que la sangle de retrait.
Le diable est dans les détails.

Sur la City, les clips de fermeture sont mâle/mâle. On ne peut donc pas fermer la sacoche par enroulement comme un sac étanche. On est obligé de venir cliper sur les parois latérales.

Cela a deux effets à mes yeux rédhibitoires

- elle n'admet pas de volume extensible, on est obligé d'enrouler pour fermer ou alors on laisse ouvert. Il est impossible de fermer si elle est trop remplie. Im-po-ssible, essayez vous verrez.
- on ne peut pas la transporter en utilisant le clip fermé.

On ne peut transporter la City qu'en utilisant la courroie de décrochage, qui est fine, souple, fragile. Ou en clipant une sangle supplémentaire, sans pouvoir fermer la sacoche...


La Classique comporte en revanche deux fonctionnalités supplémentaires. Elles paraissent facultatives à l'achat mais sont en fait indispensables.

- La sangle de transport. Elle vient aider à compresser la sacoche vers le bas, on la glisse dans le petit crochet. Elle sert aussi à... transporter la sacoche à l'épaule. Et quand elle est chargée de courses, c'est salvateur.

- La sangle de compression. Elle permet une option de transport en plus et assure le maintient de la fermeture de la sacoche. Moins indispensable, elle est tout de même bien pratique à l'usage car elle offre une option de fermeture rapide supplémentaire.

Les clips de fermeture sont mâle/femelle, ce qui permet de rouler et de fermer même avec un volume excédentaire.


En bref, le poids, le prix de la Classique sont supérieurs au modèle City, mais la différence se perçoit lors de l'utilisation, quotidienne mais même occasionnelle. 

Les City sont un modèle d'appel, qui satisfera le cycliste qui pense acheter un produit multi validé. Alors qu'il s'agit, pour ma part, d'une erreur persistante de gamme chez Ortlieb, qui leur permet une large distribution mais aussi une forte présence sur le marché de l'occasion.

Je sais que 30 euros font la différence, mais pour entre produit non fini et une sacoche que l'on gardera plusieurs années, l'économie n'est pas valable.

vendredi 27 juillet 2018

Feu flans belges

Nomad Resist en 35, tringles rigides.
Panaracer Paselas en 35.
Compass Barlow Pass en 38.
Maxxis Ardent en 2.4.
Specialized Sawtooth en 42.

Depuis 2014 je ne monte quasiment que des pneus à flancs beiges. Avec plus ou moins de succès.
J'ai vite usé les Résist, rapidement trop lisses.
J'ai remplacé les Paselas du Croix de Fer par des WTB Nano.
Les Compass on fait quelques mois de vélotaf sur le Fairdale puis ont atterri sur le CDF comme pneus de route.

Seuls les Ardent sur le VTT et les Sawtooth du Awol sont restés une année complète à rouler.
En tubeless.

Voici le résultat pour les Sawtooth:



Les flancs ont séché, puis se sont fissurés en de nombreux endroits. Jusqu'à déchirer et devenir inutilisables sans chambre à air. La matière s'effiloche.
Je les ai utilisés en VTC pour le vélotaf, sur le Fairdale d'abord puis sur le Awol en tubeless depuis mars. Ils doivent avoir 4000b. Aucune crevaison à déplorer, mais un jour de juin, perte de pression lente. Pneu arrière fissuré.

Les Ardent ont beaucoup moins roulé mais leur état n'est pas engageant:




J'ai préféré les changer pour des Ikons avant d'avoir un soucis en rando.

Je ne sais pas si c'est normal. Je ne sais pas si cette usure prématurée à mes yeux est le résultat d'une utilisation normale.
Après les différents retours, problèmes d'étanchéité, fragmentation des tringles, est-il judicieux d'opter pour le flanc beige en tout terrain et en Garnotte ?

Je ne connais pas la fabrication d'un pneu, mais la différence de texture latérale entre un pneu noir et un pneu flancs beiges influe nettement sur la durabilité du pneu.
Je n'ai jamais eu de pneu "noir" fissuré ainsi. Il peut craqueler certes, mais pas de cette manière et au bout d'un certain nombre de bornes et de durée d'utilisation.

Le choix d'un pneu flanc beige sera donc désormais, à mon avis, un choix esthétique en dépit d'une durabilité moindre. Il doit certes exister une grande différence de qualité de fabrication. Entre un Sawtooth à 30e et un Compass à 80e, par exemple (visuellement, la matière est déjà différente.)
Mais cette fantaisie est à mon sens à proscrire pour une utilisation tout terrain.

jeudi 26 juillet 2018

Le jour où j'ai été dégouté de la monoculture, la suite.

Mon ami monocycliste et cycliste Bobousse est nantais.
En plus d'être nantais il est sympa. Mais Nantes c'est loin.
Nantes a été le point de départ de ma première rando de 2013, j'y suis retourné pour une jam de street, et c'est tout.
Alors j'ai dit à Bobousse "vazy, je viens à Nantes à vélo en juillet ! ". Cela me permettra de Garnotter un brin et de tester une partie de la Loire à vélo, en vue d'y repasser en concubinage.

Je planifie un peu. Je trace jusque chez mes parents puis je rejoins un GR jusqu'à Chateauroux, Azay le Rideau puis la Loire.
Peu de dénivelé, de la Garnotte facile. Allez.

Le w.e. précédent le départ est organisé un séjour Garnotte de 12 chez Serge Barnel, dans les Hautes-Alpes. J'en reviens en demi PLS et je retarde mon départ au mardi, zappant ainsi l'étape Lyon-Roanne.
Cela me fait arriver le mardi à Chantelle, tout juste pour voir mon ami Henri jouer son spectacle avec le Footsbarn. Nickel.

Mon vélo est prêt. Peu de changements par rapport à l'année dernière.
J'ai opté pour un cintre Jones, pour essayer.
Une sacoche de selle Apidura vient remplacer la KTM.
J'ai chaussé une paire de Ikon en 2.2, plus roulants que les Ardent en 2.4, dont un flanc (beige) était percé (lui aussi...).
Un sac duvet Cumulus Lite Line 200 remplace mon Decathlon trop léger.
J'ai remplacé le harnais chinois par le châssis Salsa, tout rigide en alu plastique. Ultra stable et très pratique.
Mon mug inox à 2e50 a disparu au profit d'un MSR titane, pour le prestige.
La panoplie est complétée par un fauteuil pliant Hélinox, dont les 500g valent laaaargement le surpoids.

Ah oui. Je suis désormais en 11v. Pédalier Raceface Aeffect 30d, cassette sunrace 11/46, dérailleur et manette Sram GX.
Et j'ai jeté mon ancien cuissard Poseur un peu distendu (2013), j'en ai désormais un nouveau.




Première étape donc, Roanne / Chantelle.
100 bornes de Garnotte pure avec du vrai D+ qui passe bien, dans les contreforts du Massif Central, le Charolais.


C'est en quelque sorte une étape "validation", avec arrivée chez mes parents, petite journée repos familiale. Pour le plaisir.


Pour le plaisir de retraverser ce Bourbonnais que j'aime tant, ces bouchures, ces chemins tout garnottés qui font le sel de ces vallons paisibles.

Le jeudi c'est reparti. Direction La Châtre, pour encore 100 bornes de Garnotage intempestif, suivant un tracé caillouteux.
Il fait très chaud, je bois 5 litres de flotte.





Je me dis que ce voyage ne va pas être si facile.
Et puis j'arrive chez le François, sous un soleil de plomb.


Assez de force pour rejoindre le camping et y poser mon pliant, comme un professionnel du camping.


Pour l'instant les campings sont déserts, je suis un peu l'ovni cycliste.

Le lendemain, le ciel est couvert. C'est une chance, j'ai une centaine de bornes pour atteindre le GR et dépasser Chateauroux.



La Garnotte agricole alterne avec le chemin forestier. C'est très agréable et le le dénivelé a disparu. Cela me permet d'avancer sans craindre le nervous braiquedaune.


Passé Chateauroux, plus de bouchures, plus de bêtes, mais de grandes étendues de cultures.
J'en viens à regretter la Creuse et la peine que j'ai eu l'année passée à partir 50b par jour. Tout est trop plat, trop défini. J'atteins l'Indre, que je suivrai jusqu'à la Loire.
Plus de surprises.



Le petit camping de Châtillon sur Indre est paisible, je suis le seul campeur. Demain je tenterai de rejoindre la Loire.




Heureusement, si les vallons m'ont abandonnés, le GR me réserve bien des surprises en terme de biotope. Passé Loches, je décide je rejoindre Azay Le Rideau, ce qui me fait gagner un jour en évitant Tours. Je ne saurais pas si c'était une bonne idée.

Le camping près du château est très accueillant mais l'ambiance a changé.
Plein de gens, des étrangers, des familles, des cyclistes.

Je suis traumatisé par ces gens pilotant des VTC avec 4 sacoches énormes, autant de bagages et ... un maillet. Ils ont tous un maillet.
Je ne connais pas le poids de leur maillet. Mais en camping, itinérant, en France, sur un parcours emprunté, un maillet... Je me dis alors que je suis pas si stupide avec mon pliant, et je les regarde préparer leur repas, le cul par terre.
On discute un peu. Beaucoup font une cinquantaine de kilomètres par jour, sur l'Eurovélo, puis prennent le train. Angers - Orléans pour les uns, Nantes - Tours pour un autre.
Je suis curieux de voir enfin cet Eurovélo dont on parle tant, cette Loire à vélo qui nourrit tant de vacanciers.

Je quitte Azay le Rideau en visant Angers. Un centaine de bornes le long de la Loire.
Je m’aperçois instantanément que je n'ai rien à y faire.

L'itinéraire n'est pas dénué d’intérêt. Il permet d'effectuer le trajet entre plusieurs villes, quelques châteaux, de façon très sécurisée et peu difficile.
De plus mon vélo n'est pas du tout adapté au bitume et encore moins au plat. Gonflé à 2.5, j'ai rapidement mal aux mains, puis au cul, puis aux mains. Je change de position toutes les 30 secondes et je ne pense plus qu'à ça. Il n'y a aucun effort à produire, pas de dynamisme, pas de changement.

Fort heureusement, avant Saumur je croise des vttistes que j'accompagne sur des singles, me faisant oublier les précédents kilomètres. On joue à la grosse quéquette, ils font les malins en enduro puis me demandent comment je fais pour les suivre avec mon tout rigide et mes bagages.
Mais le supplice continue après Saumur où le paysage est fade, l'itinéraire lassant. Je tente des escapades. Tout est plat et je ne fais que rallonger le supplice.
J'arrive à Angers cassé, un peu blasé.
Heureusement le camping du Jar est sympa, quelques discutions autour d'une bière locale avec d'autres cyclistes croisés.






Le Bobousse a son lundi, il pourra donc venir à ma rencontre le lendemain.
Angers - Nantes.
Je subis jusqu'à midi, il fait chaud, tout est fermé, je commence à en avoir marre.
Puis Bob me rejoins et m'accompagne. Tout est alors plus facile. On discute, on se relaie un peu, on échange nos vélos.
Ça doit être ça le plaisir de la Loire à vélo, le partage. La petite bière à l'arrivée, le plaisir d'avoir roulé ensemble.





Je suis pas déçu d'avoir passé ces 2 jours sur cet itinéraire, je sais désormais comment l’appréhender.
Je sais aussi ce que je dois éviter si je dois rouler seul.
Mais sur 5 jours pleins de rando c'est un peu chiche. La prochaine fois, je saurais qu'il faut que je m'en tienne à la sacro sainte Garnotte.
J'ai sans doute aussi mis la barre trop basse. J'ai peut être besoin de souffrir un peu plus, par le D+, par le technique. Surtout que je suis prêt pour ça. M'enfin.

Sur les 3 jours de GR, j'aurais profité pleinement de mon équipement et je recommande encore et toujours l'usage d'un VTT rigide emballé, en 30/46 (que j'ai utilisé maintes fois) dès qu'on s'attaque à la ruralité forestière. L'ensemble est étonnamment très maniable et le poids du vélo s'oublie très rapidement. La stabilité et l'équilibre sont vraiment les clefs du vélo "bikepacké". Un vélo performant et confortable... dans la Garnotte.
Cette souffrance sur le bitume plat m'a vraiment surpris. Je n'étais pas prêt à ça. Je me disais "ça va passer, c'est un paquebot, il va rouler tout seul." Je ne me doutais pas une seule seconde souffrir de ma position. Quelque chose ne doit pas aller, mais c'est étrange car je n'avais jamais souffert ainsi avec ce vélo. Le cintre peut-être.

Bref.
Bob et Oriane m’accueillent royalement dans leur chez eux et je profite d'une petite pause entouré de petits chatons mignons.



Une nouvelle traversée de la France, plus rapide, plus plate, différente.

(il manque Roanne-Chantelle)
Peut être que je le referai mais en passant par Poitiers et Cholet. Et un bout de Creuse aussi, j'adore la Creuse.