mercredi 25 avril 2018

"Est-ce Gravel ?"

Depuis quelques années la folie du Gravel© semble avoir envahi l'internet du vélo.
Principalement pratiquée en France par des adultes de faible constitution, cette discipline soit disant récente est en fait vieille comme la bicyclette.

Comme nous le dit si bien Gravel Bike France, le "Gravel™" est une discipline cycliste inventée outre atlantique. Il s'agit de courses sur les pistes de terre et de poussière traversant les immensités quasi désertes de nombreux États.
On peut retrouver en France ce type de piste en Charentes Maritimes, dans la Beauce... et c'est tout.

En effet, dans nos contrées le réseau routier secondaire est très segmenté, goudronné et très irrégulier. Point ou peu de biotope Gravel™ sous nos latitudes. Ou alors vraiment quelques extraits, mais rien de franchement comparable à rouler sur des autoroutes de poussière en ligne droite sur 50 km.


exemple de biotope Gravel© français idéal




exemple de biotope Gravel™ américain, source: theradavist


J'ai commencé le vélo à la campagne, où je n'ai envisagé sa pratique sportive que très tard. Vélo a donc souvent rimé pour moi avec route défoncée, chemin vicinal ou forestier. Mon premier vrai vélo a été un VTC Gitane de type urbain. 20 ans après il a encore ses pneus d'origine et doit totaliser moins de kilomètres au compteur que mon récent Spé Awol.
Après être passé par le skate, le BMX, le monocycle et le pignon fixe, j'ai tâté du vélo de route.
En 23mm sur les départementales bourbonnaises tu ne fais pas ton malin très longtemps et je suis vite passé en 28mm. Puis je me suis monté un SSCX.
Quel plaisir de retourner en forêt, rouler vite et rentrer sale.
J'ai donc chaussé des pneus de 35 sur mon Croix de Fer.
Puis j'ai acheté un GPS.

Et la vérité m'est apparue en janvier 2015. Je traçais des itinéraires composés exclusivement de chemins agricoles ou forestiers inconnus, même à 5 km de chez mes parents, pour parcourir 100km en dehors de toute circulation routière. Certes le nez sur mon GPS, mais les pneus dans l'herbe ou dans la bouse.
Ce n'était pas du cyclocross, pas trop de boue ni de cardio. Ce n'était pas du VTT car le terrain n'est pas difficile. C'était du VTC, le vrai vélo tout chemin dont on parlait à la télé dans les années 2000.
Et quel pied de rouler à mon allure sur des chemins agréables puis de rentrer fourbu mais heureux d'avoir papillonné ou trempé mes petons dans les gués traversés.

Pendant ce temps, sur internet et dans les magasins, certains avaient entrepris de renommer cette pratique et de lui accoler le logo GRAVEL, permettant de vendre des brassées de vélos confortables mais trop chers à des Mamils trop mauvais sur route et trop faibles pour le VTT. Mais bon, on leur a dit que l'esprit Gravel© allait les accueillir et leur faire retrouver le plaisir de la bicyclette autrefois égaré.
Ça vient des Amériques, Spécialized leur propose des vélos permettant d'alterner route et chemin, qu'a-t-on besoin de plus ?

Toujours plus. Mavic vient de décider de remplacer ce Gravel, trop connoté et sportif et le VTC trop pouilleux par "ALLROAD". OH YEAH allons rouler aullereaude mes amis !!
N'oublions pas de nous vêtir tristement avec des tissus sobrement chics et ennuyeux. Notre pratique sera toujours plus Gravel© que celle de notre voisin. Puisque l'esprit nous mène.
On tente parfois de nous expliquer, nous rappeler que nous n'avons rien compris. Que le Gravel© est un type de vélo particulier avec une géométrie singulière et un équipement adéquat.
Ce à quoi beaucoup répondent "Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse!"

Et ils ont raison.
Même si je suis tenté de dire que je préfère un bon vin nature à une mauvaise Villageoise...
En toute honnêteté, je suis lassé de la catégorisation systématique et premier degré à laquelle certains pratiquants ne veulent déroger sous aucun prétexte. Un vélo tout chemin reste un vélo tout chemin. qu'il soit Gravel©mescouilles ou aullereaudemesgenoux. L'important est qu'il soit adapté à la pratique et que le cycliste ne soit pas dans l'erreur en utilisant un vélo obsolète ou dangereux.

Personnellement, je continuerai de profiter de mon VTC, seul dans mon coin, avec ma moyenne de 19km/h. Parce que si le bonheur doit être partagé, est-ce Gravel©  ?

Petite chronologie de mes VTC:

 Du Vétécé mieux qu'en rêve, monoplateau, dynamo et pneu en 35.



 Du Vétécé moyennement adapté


Du Vétécé sans disque ni vitesses



Le Vétécé idéal, enfin (Genesis Croix de Fer 2013)

samedi 21 avril 2018

Bilan de 30 ans de procrastination

Ce matin je me suis levé avec la sévère impression de m'être pris un bon coup derrière la nuque.
Le radio réveil crie "Bonjour vous êtes sur France Inter et nous sommes le Samedi 21 avril. Il est 8h."

Et ce matin, j'ai 30 ans.
Pas que ça me chagrine, ni que ça m'impressionne. Au fond ça me rassure un peu.
Je vais pouvoir enfin justifier mon attitude sédentaire et égoïste par les bientôt classiques:
"Oui mais je suis vieux, j'ai le droit."
ou
"Tu verras passé trente ans, tu feras moins le.la malin.ne !"

Je vais commencer par satisfaire mon premier plaisir. Celui de partager les œuvres qui auront marqué mes 30 premières années. Celles que je retiens. Une de chaque. Les évidences des évidences.
Sans justification aucune. Simplement en retirer le principal. La base.

Commençons par l’œuvre musicale anglophone.
Sans débat, Rory Gallagher, l'ensemble de sa carrière pouvant être résumée par cet extrait scénique:



Continuons par l’œuvre musicale francophone.
Le texte d'Aragon mis en musique par la Tordue, groupe rare mais indispensable. "La rose et le réséda":



Maintenant, l’œuvre littéraire francophone.
Ne vous étonnez pas.



Aux antipodes, voici l’œuvre vidéoludique :


Ahhhhh Toussaint, ses champs, ses vignes, ses donzelles, ses parties de Gwent et ses vampires schizophrènes...


Le plus dur à déterminer, l’œuvre cinématographique:
"Le Retour", film russe d'Andrei Zviaguintsev, s'est imposé petit à petit dans mon inconscient comme étant le film qui m'a "rendu cinéphile".


Ne regardez aucune bande annonce, elles divulgachent l'ensemble du film. J'ai le dvd s'il faut.

J'ai cherché, en vain, l’œuvre de spectacle vivant que je retiendrai.
Le problème du spectacle vivant, c'est qu'il est unique. Et cette expérience ne pourra jamais être reproduite. Cependant, je dois avouer que je garde gravé dans ma mémoire les constructions de Royal de Luxe, les fantaisies du Footsbarn et la gouaille des Jolie Môme.

Quant à l’œuvre picturale, rien ni personne ne m'a autant étonné puis ému que Turner. Son célèbre et fantastique Rain, Steam and Speed - The Great Western Railway.




Ce n'est que face au tableau que l'on arrive à sentir le mouvement puis à entrer dans l'ambiance et enfin distinguer chaque élément.



Il y a tant et tant d’œuvres artistiques que j'apprécie, que je conseille, mais peu ont su changer ma vision du monde aussi radicalement que celles ci.
J'élude volontairement le pan "militant" de ma culture personnelle, car il s'agit pour moi d'une évolution parallèle ouvrant l'intellect à autre chose que la simple sensation, qu'à l'émotion. Je n'arrive pas à entremêler émotion et politique, qui sont pour moi deux élaborations culturelles de l'individu, qui si elles évoluent simultanément, ne construisent pas les mêmes rapports au monde. Pour moi, j'entends.

(oui, Prévert, Aragon, Jolie Môme, l'influence reste majeure...;) )

jeudi 12 avril 2018

Quid de rouler chargé ?


Si j'ai ici beaucoup parlé du matériel que je transporte en rando, j'ai assez peu développé la manière de charger le vélo.
Il va sans dire que tout ce que je vais raconter ne sont que des anecdotes d'expériences personnelles et non une évaluation scientifique et raisonnable des meilleures manières de charger un vélo.

Pour ma première rando en 2013, sans expérience, j'ai utilisé le schéma le plus commun, le plus facile d'accès et le moins onéreux.

Sacoche de cintre Topeak et porte bagage arrière, accueillant une paire de sacoches Ortlieb City.


Tout le matériel de camping, de couchage et les habits sont à l'arrière, l'administratif est dans la sacoche de cintre.
On peut remarquer le matelas mousse inutile et la tente Quechua trop lourde (2kg9).
Les sacoches City sont, à moins avis, un mauvais modèle de chez Ortlieb. Elles n'ont pas de sangles de compression, donc pas de sangle de transport. De plus le volume de chargement n'est pas modulable, on doit impérativement clipser les attaches sur les flancs. Bref je les ai revendues peu après pour le modèle classique.
Le sac Topeak est pas mal, bien qu'il s'affaisse et que le système d'accroche soit obsolète et propriétaire.

En terme de comportement c'est une catastrophe. Tout le poids est à l'arrière. Le cadre plie sous la charge et la relance est d'une mollesse insupportable. La direction, allégée, est ultra fébrile, complètement instable. En descente le vélo est dangereux car il godille pour un rien.

(pour info le vélo est en 46/36 et 11/28, pas évident dans les montées non plus)


En 2016 je tente une nouvelle expérience, avec un chargement étudié pendant 2 années de vélotaf. J'ai entre temps abandonné le chargement arrière en vélotaf trouvant le chargement avant plus simple et agréable.


Chargé à l'avant le vélo est plus stable, plus facile à la relance et surtout il garde son inertie. Étonnamment avec l'habitude la direction n'est pas dure à manœuvrer. Elle est certes plus lourde mais la compensation se fait correctement.
Je place donc le poids dans les sacoches Front Roller et encore un peu dans la sacoche de selle KTM.
Le sac porteur ILE reçoit le volume comme la popote ou les liquettes. Dans le sac de cadre, il y a une poche à eau de 2litres et la bouffe.

(pour info le vélo est en 38 et 11/36, certaines montées ne passent pas)

Puis je me mets au VTT en 2017 et je l'utilise pour traverser la France sur GR. Il faut alors complètement équilibrer le vélo.

Je perds énormément en volume avec les "porte tout" au niveau de la fourche et le harnais. Mais je fourre tout dans des sac étanches. C'est moins pratique, mais dans le pentu rien ne ballotte et le poids est au bon endroit, tente et vêtements de confort (je n'ai jamais ouvert le sac de gauche, contenant un sous pull, un pull et un maillot de bain)
Les sacs de cadre et de potence permettent de stocker le tout venant et l'électronique autre part que sur la direction. Le harnais contient le duvet et le matelas. Dans la sacoche de selle il y a la popote et des fringues.
Je suis extrêmement satisfait de cette solution. Elle est pour moi la meilleur et la plus rationnelle.

(pour info le vélo est en 32 et 11/42, il passe partout) 

Entre temps j'ai acheté un nouveau harnais plus stable pour cet été.
Mon couchage pèse désormais moins de 3kg: tente, matelas et duvet. Il ne prend non plus pas trop de place.

Je tente alors un Cosne - Lyon avec mon vélo dit "de rando" en utilisant sensiblement le même chargement, ou plutôt un mix.


La sacoche de selle contient la toile de tente, le matelas et l'imper. Le reste est dans le sac ILE.
Même si le chargement reste faible pour de l'autonomie totale, le poids est trop haut et le vélo n'est pas le plus stable.
J'aurais du reprendre mes sacoches vertes pour faire descendre le poids et gagner (un peu) en volume.
Mais c'est une solution tout à fait viable, j'ai parcouru quelques bornes de Gravel Bourbonnais sans encombres.

(pour info le vélo est en 32 et 11/42, le groupe du VTT qui lui est passé en 11v)


Je garde surtout à l'esprit que le vélo, en général, est plus "vif" (toutes proportions gardées) chargé devant que derrière. Notamment au niveau de la relance et de la conservation de vitesse.
Le poids devant ne m'a jamais gêné en chemins, alors que je me suis déjà fait peur avec une direction trop souple.
L'idéal reste bien sur l'équilibrage et la répartition du poids.
Aujourd'hui nous avons accès à une si large panel de matos "bikepacking" qu'il est difficile de ne pas en profiter. Ce n'est pas une mode, c'est un réel avantage de pouvoir multiplier les points de rangement.
Je ne suis pas anti sacoches, surtout en balade vacances, mais pour qui cherche à faire autre chose que du bord de canal ou de la véloroute, il est obligatoire de s'y intéresser.
A partir du moment où on cherche à optimiser le poids porté, il faut savoir le répartir.
En revanche, je n'irai jamais râler sur quelqu'un ayant choisi tel ou tel type de rangement, car chacun fait selon sa convenance. Trimballer ses 4 sacoches, ajouter une remorque, scotcher son bivy au cintre, on s'en fout. Mais en connaissance de cause, on ne peut faire autrement que perpétuellement tenter d'optimiser.


pour un avis un peu plus approfondi et un peu plus en anglais : https://www.cyclingabout.com/best-carry-load-bicycle-touring-front-rear-panniers/

jeudi 5 avril 2018

Sois prêt joueur numéro 1.

*Attention, cet article contient des traces de divulgachage !*

Je n'ai pas lu le livre.
Je n'ai pas lu les critiques.
Je n'ai pas écouté mes amis.

Je suis allé voir Ready Player One en ayant en tête un film sur le jeu vidéo, réalisé par celui qui représente la quintessence du cinéma américain, sans en connaitre ni du synopsis, ni de rien du tout. Et c'était difficile d'arriver jusque là avec ce niveau de pureté.

J'avais des attentes. D'abord parce que jeu vidéo et cinéma ne font pas bon ménage, ensuite parce que, merde, Spielberg. C'est pas le dernier des pingouins, quand on dit "réalisateur de cinéma" au quidam, il répond "Spielberg".
Les adaptations de jeux vidéo, on en a souffert. Max Payne, Hitman, Tomb Raider, WOW, Street Fighter et même, oui, Mario. Certes, il ne s'agit pas de Limbo, Baldur's Gate, Monkey Island ou bien Undertale, donc pas évidente de faire dans le délicat voire subtil. Mais quand même, quelle chierie. Tant d'énergie pour tant de navets, c'était désolant.
Et puis nous avons eu les films sur le jeu vidéo. Directement ou indirectement. Je n'en retiendrai que ce film qui a su capter l'essence du plaisir vidéo ludique, en passant comme ses collègues par le triple A. : Edge of Tomorrow.
Sans en être il nous faisait vivre le jeu vidéo, avec ses enjeux, ses mécaniques et ses défauts. Pourtant à aucun moment il ne nous crie au visage " I COEUR VIDEO GAMES AND 80's POP CULTURE !!!"

Cette déclaration d'amour à la pop culture américaine des années 80 et 90 est le premier écueil visible dans lequel se vautre et se répand RPO. Plutôt que d'entamer une approche subtile, par une allusion ludique ou une mise en scène référencée, RPO nous projette son dégueulis visuel et sonore de références plus ou moins directes aux produits culturels américains de consommation de masse des 80's à nos jours.
Et ceci sans détours, sans compromis, sans laisser au spectateur le temps de réfléchir et de réveiller en lui l'allusion et la surprise. Il n'y a aucune satisfaction à reconnaitre telle ou telle référence, puisqu'elle est évidente et non induite, ni même recherchée. Certes le film doit regorger d'allusions cachées, mais l'absence de réflexion nécessitée pour ingurgiter les premières et le manque de temps disponible pour les assimiler éclipsent les secondes. On a pas le temps de fouiller, de se laisser corrompre pour se faire flatter.
J'ai eu l'impression que l'on me servait une soupe à base de fan service et de placements produits digérée, sans faire appel à mon intelligence ou à mon expérience culturelle.
Oui, j'ai franchement eu le sentiment d'être pris pour un con.
C'est peut être prétentieux, mais ce nivellement vers le bas n'incite pas à s'ouvrir à l'intrigue, enveloppée dans sa fourrure brillante de milles smileys kikoo trop geek.

Ah si, j'ai souri car j'ai reconnu la formule magique de l'orbe, entendue dans un film que j'ai vu pour la première fois il y a quelques semaines.
Un film de...1981. 

Passées les références, on pourrait s'attendre à ce que le film s'enroule autour d'un gameplay, celui du jeune homme se transposant dans une réalité virtuelle par le biais d'une installation et d'un avatar, le faisant voyager parmi plusieurs modes de jeux, ceux qui ont fait le jeu vidéo et qui continueront d'en structurer le plaisir de jouer, par la variation des possibles.
Mais aucune variante ne vient troubler le cadre imposé, celui d'un gigantesque MMO où chaque individu évolue parmi une réalité parallèle de type AAA vanilla, sans autre but que celui de se divertir d'une réalité réelle vécue dans un monde dystopique.
Et on ne peut pas franchement dire que cela constitue la frange la plus réussie de l'univers des jeux vidéo. Elle est actuellement la moins variée, la plus décriées et la plus commerciale. Ne resterait alors t-il qu'elle en 2040 ? ce n'est pas si loin pourtant.
Donc Spielberg n'a pas choisi la VR par hasard. Il l'a mis en place pour répondre au besoin scénaristique, la course continue entre les deux mondes parallèles et pour attaquer cette seconde réalité. Si c'est le cas dans le livre (je ne sais pas je ne l'ai pas lu), il s'agit alors d'une vision de l'avenir du jeu vidéo bien morose et étriquée, alors qu'il semble actuellement prêt pour devenir le loisir principal des générations futures.
Dans ce monde parallèle, le héros choisit de partir à la recherche de l'Easter Egg dissimulé par le créateur. Quête résolue en 2 coups de cuillère à pot, par les fulgurances du héros, dont le cerveau ne semble pas si ramollit par tant de vidéoludisme. C'est dommage, baser le film sur cette quête aurait été intéressant.
Mais non, Spielberg préfère explorer les 15 pistes que lui offrent l’œuvre littéraire de base. Pour contenter tout le monde ? Non, c'est bien trop, TOO MUCH comme ils disent. On a alors le droit à une intrusion dans l'Hotel Overlook de The Shining. A une romance rapide entre deux individus potentiellement moches et introvertis mais en fait non ils sont beaux et courageux. A une lutte des "gamers" contre la corporation méchante qui veut le pouvoir. ET SURTOUT à la prise de conscience que ce monde virtuel n'est pas suffisant, qu'il faut vivre la vie réelle.

STOP

Tu choisis un sujet, et tu le développes. Tu fourres pas tout en dedans avec un joli paquet cadeau "geek".

En vérité, après avoir présenté et fait vivre un peu l'avatar du héros dans son monde virtuel, la mise en scène opère un retour au réel où le jeune homme interagit avec ses semblables, pour des raisons qui, elles aussi, auraient mérité un film (il se rend compte qu'au delà des avatars il y a des gens et que sa famille est détruite par la société dans laquelle ils vivent).
Ici j'ai décroché. Mon cerveau a dit stop, j'ai moi aussi posé mon masque et j'ai commencé à m'ennuyer, ne voyant que du brassage d'air inutile et du dollar qui brule.

Je pourrais encore écrire sur le propos final, qui est niais, navrant et indigne d'un travail de quelqu'un qui est censé aimer le jeu vidéo. Mais il est tellement mal servi par le reste qu'il résonne encore dans la vacuité du film.
Je suis triste au final, d'avoir assisté à un film que ma collègue m'a conseillé en me disant "va le voir, toi qui aime le jeu vidéo". Cela veut dire qu'encore, pour elle et pour tout les gens qui ne connaissent pas grand chose au jeu vidéo, cette foire à tout leur aura délivré le même message grotesque qu'on nous sert depuis 30 piges.