samedi 21 avril 2018

Bilan de 30 ans de procrastination

Ce matin je me suis levé avec la sévère impression de m'être pris un bon coup derrière la nuque.
Le radio réveil crie "Bonjour vous êtes sur France Inter et nous sommes le Samedi 21 avril. Il est 8h."

Et ce matin, j'ai 30 ans.
Pas que ça me chagrine, ni que ça m'impressionne. Au fond ça me rassure un peu.
Je vais pouvoir enfin justifier mon attitude sédentaire et égoïste par les bientôt classiques:
"Oui mais je suis vieux, j'ai le droit."
ou
"Tu verras passé trente ans, tu feras moins le.la malin.ne !"

Je vais commencer par satisfaire mon premier plaisir. Celui de partager les œuvres qui auront marqué mes 30 premières années. Celles que je retiens. Une de chaque. Les évidences des évidences.
Sans justification aucune. Simplement en retirer le principal. La base.

Commençons par l’œuvre musicale anglophone.
Sans débat, Rory Gallagher, l'ensemble de sa carrière pouvant être résumée par cet extrait scénique:



Continuons par l’œuvre musicale francophone.
Le texte d'Aragon mis en musique par la Tordue, groupe rare mais indispensable. "La rose et le réséda":



Maintenant, l’œuvre littéraire francophone.
Ne vous étonnez pas.



Aux antipodes, voici l’œuvre vidéoludique :


Ahhhhh Toussaint, ses champs, ses vignes, ses donzelles, ses parties de Gwent et ses vampires schizophrènes...


Le plus dur à déterminer, l’œuvre cinématographique:
"Le Retour", film russe d'Andrei Zviaguintsev, s'est imposé petit à petit dans mon inconscient comme étant le film qui m'a "rendu cinéphile".


Ne regardez aucune bande annonce, elles divulgachent l'ensemble du film. J'ai le dvd s'il faut.

J'ai cherché, en vain, l’œuvre de spectacle vivant que je retiendrai.
Le problème du spectacle vivant, c'est qu'il est unique. Et cette expérience ne pourra jamais être reproduite. Cependant, je dois avouer que je garde gravé dans ma mémoire les constructions de Royal de Luxe, les fantaisies du Footsbarn et la gouaille des Jolie Môme.

Quant à l’œuvre picturale, rien ni personne ne m'a autant étonné puis ému que Turner. Son célèbre et fantastique Rain, Steam and Speed - The Great Western Railway.




Ce n'est que face au tableau que l'on arrive à sentir le mouvement puis à entrer dans l'ambiance et enfin distinguer chaque élément.



Il y a tant et tant d’œuvres artistiques que j'apprécie, que je conseille, mais peu ont su changer ma vision du monde aussi radicalement que celles ci.
J'élude volontairement le pan "militant" de ma culture personnelle, car il s'agit pour moi d'une évolution parallèle ouvrant l'intellect à autre chose que la simple sensation, qu'à l'émotion. Je n'arrive pas à entremêler émotion et politique, qui sont pour moi deux élaborations culturelles de l'individu, qui si elles évoluent simultanément, ne construisent pas les mêmes rapports au monde. Pour moi, j'entends.

(oui, Prévert, Aragon, Jolie Môme, l'influence reste majeure...;) )

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