mercredi 4 septembre 2019

Les pneus à dents de scie.

J'aime bien donner mon avis sur les pneus de vélo.
D'abord parce que c'est un élément très important, celui qui assure notre contact avec le sol. Mais aussi car il est facile de se tromper et qu'il est très difficile de chausser le bon pneu.

Cela fait 2 ans que je roule avec le même modèle, mais en deux versions différentes.

En 2017/2018 j'ai usé une paire de Specialized Sawtooth en 42 et flancs beiges, montés en tubeless. Ils ont du rouler 4000km. Début juillet les flancs ont craqué, rendant les pneus non étanche en tubeless.


Comme il s'agit d'un modèle très efficace sur chemin, un peu chargé, j'ai repris le même mais en noir. Chaussés en septembre 2018, je les roule depuis. Ils ont plus de 8000km mais les flancs sont beaucoup moins usés. Ils restent en bonne forme. Le pneu arrière commence à voir ses dessins se lisser.




Les flancs commencent à fissurer, mais je n'ai rien relevé d’inquiétant pour l'instant.
Surtout, ils n'ont jamais "crevé". J'ai retiré des épines, j'ai subi des soucis de valve, j'ai remis du préventif...mais je n'ai jamais dû bricoler sur le bord de la route, en retard pour le travail.
Je ne verrai jamais la trame de ces pneus, les flancs lâcheront avant. C'est le jeu des pneus dits de "gravel" car ils souffrent plus d'être malmenés que de l'usure du bitume.




Le plus important étant leur polyvalence. Ils sont bien roulants sur le bitume, j'ai fait Lyon/Clerval avec ces pneus, sans ressentir de contrainte en véloroute. Ils accrochent très bien en chemin, même un peu humide (mais pas la boue).
Leur poids est notable, mais pas rédhibitoire car face aux Overides, Gravelking et Reenhers ils assurent une relative sécurité en chemin, et une usure plus que correcte.

Bref, j'en suis très satisfait, contrairement au modèle flancs beige. J'hésiterai à en reprendre une paire ou bien enfin tester les célèbres Marathon Supreme...

lundi 19 août 2019

Guide du funiculaire végétarien au Japon

"Franchement je pense que c'est pas évident."

"Y'a du poisson partout, même dans le bouillon. Ou du poulet."

"Les menus sont pas toujours en anglais et faut pas se fier aux images."

"Je me suis pas posé la question mais j'ai pas vu des masses de repas végétariens."

Je suis pas un fan de bouffe. Pas du tout. Par contre je suis végétarien. Pas militant chiant mais je fais gaffe et j'apprécie quand je peux choisir un repas un peu original. Ceux qui mangent de tout ne le savent pas, mais en France la grande majorité des restaurants ne proposent aucun plat alternatif à la viande ou ne savent pas proposer autre chose qu'une omelette avec de la salade.
Alors forcément, avant de partir à l'autre bout du monde je me pose des questions.

Les témoignages de mes amis sont assez peu concluants, internet parle beaucoup de restaurants végétariens, mais peu de plats végé dans la cuisine ordinaire japonaise. Je savais que je devais m'orienter vers la cuisine des moines, qui sont exclusivement végétariens. Mais bien sur je peinerai à sortir ce joker partout.
Je suis parti avec un petit mot expliquant en japonais que je mange pas de viande, au cas où.

Au final, je l'ai sorti une fois, quand on voulait acheter des brioches fourrées, que rien n'était en anglais et que le cuistot bitait rien. Le reste du temps je n'ai eu absolument aucun soucis pour me nourrir.
Une fois qu'on a compris qu'il faut manger tôt, que les épiceries sont remplies de bouffe fraiche et que si on s'oriente sur certains plats on est sûr de manger végé. La quasi totalité des restaux, artisanaux, familiaux ou plus industriels, proposent des plats sans trace de viande.
Il est beaucoup plus difficile de trouver de la nourriture grasse que des plats sans viande !

Les nouilles par exemple, Ramen, Soba ou Udon, ont systématiquement une version accompagnée de tofu frit, mou, râpé... et d'un bouillon de légumes, de blé, de miso ou de soja. C'est la base, on en trouve partout et c'est vraiment pas cher.

D'autres choses faciles à trouver, les cantines proposant des petits plats à l'unité:

Ici c'est le New Daimonji à Kyoto, omelette aux herbes, pommes de terre au lait, riz et tofu grillé... 10e avec la pinte. Et encore j'ai pas pris les plats fins, j'avais les crocs.

J'étais super heureux de pouvoir trouver des plats un peu différents sans mendier du sans viande.


Une autre technique m'a amené à dénicher des plats délicieux, garantis sans cadavre. La randonnée pédestre:


Le Mont Takao:


Nous alternions les visites touristiques dites "de masse" et les excursions plus "intimes".
A Tokyo nous avons commencé en allant grimper le Mont Takao. C'est un mont sacré, très prisé des tokyoïtes, qui peut être entrepris de deux façons différentes. Soit par funiculaire ou télésiège, soit en randonnant sur trois chemins de difficulté variable.
J'ai des problèmes de genoux, des TFL qui se réveillent quand je force ou que je descends. On choisit alors la montée par un chemin intermédiaire et la redescente par le chemin bitumé.

La montée est très ludique, cela fait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à randonner. Surtout, le décor n'est pas commun à ce dont on est habitué. Il fait très humide, l'eau ruisselle, la végétation est particulière mais surtout, le chemin est parsemé de sanctuaires, de statues et autres promontoires.






Nous croisons d'autres randonneurs, des japonais. Il y a assez peu de monde. Une fois en haut la vue est bouchée, mais on profite de la halte pour manger dans un restaurant... proposant quasi uniquement des plats végétariens car le lieu est sacré.









Nous entamons la redescente par la voie "classique", traversant les temples. 



















En cours de route on s’arrête pour gouter les Doma Dongo, brochettes de farine de riz gluant aux graines de sésame et couverts d'une couche de sauce soja. 




Mais nous avons du mal à résister à l'envie de prendre une partie du télésiège pour terminer, comme de jeunes enfants.





Le Mont Hiei :

A Kyoto, j'ai insisté pour qu'on aille grimper le Mont Hiei. Il faut dire qu'après deux jours sur place à parcourir les temples surchargés sous un soleil de plomb, une sortie au frais s'imposait. 
Le Mont Hiei est sacré, le sommet comporte une tripotée de temples très actifs car ils servent de "centre de formation". Ce mont est cité dans la nouvelle "le Visage" de Matsumoto. L'auteur décrit l'endroit comme un itinéraire mystérieux, habité mais tranquille et facile d'accès.
Nous avons trouvé une description pour monter à pied par la face Est à Otsu et redescendre en funiculaire du côté de Kyoto. Le chemin n'est pas aisé car il est raviné mais nous sommes seuls et nous nous demandons plusieurs fois si l'idée était judicieuse.











 Au final nous arrivons au pied des temples sans en payer l'entrée et nous engloutissons un énorme bol de nouilles (végétarien, toujours) en faisant des grands spluuuuurb.


 
 Puis nous visitons les temples, accompagnés de quelques japonais.










La vue au sommet est dégagée et magnifique, nous prenons le funiculaire pour redescendre sur Kyoto.




Koya-san:



Pour cette étape, nous avons triché. 
C'est dans tous les guides. Le principe est d'aller dans les montagnes du sud d'Osaka, au mont Koya. Là haut se trouve un village de moines, entouré de temples et d'un immense cimetière. On peut passer une nuit dans un temple, logés chez les moines qui proposent une prestation hôtelière. 
Il s'agira de la seul nuitée "tout compris" que nous nous sommes offerts, et il faut avouer que cela vaut le coût.
Après quelques heures de train puis de funiculaire, nous arrivons au village. Malgré la renommée, il n'y a pas grand monde. Nous posons nos sacs et nous allons nous promener au cimetière. 
Il est gigantesque et on peut facilement s'égarer dans les petites allées tortueuses, entre la mousse, les pins, les ruisseaux et les baisers des moustiques. Encore une fois, c'est en s'écartant du chemin que l'on découvre les plus beaux endroits. 




















Les offrandes proposées m'ont fait sourire:



De retour chez les moines, avant le bain, c'est le repas. Et quel repas !!




Pour une fois, la religion ne m'a pas perdu. Le petit déjeuner non plus ne m'a pas déçu.

Le lendemain, pour la forme, nous grimpons jusqu'au sanctuaire des femmes, en dehors du village. Située en bordure, cette courte randonnée nous donne accès à un sommet où est érigé un sanctuaire destiné aux femmes, qui jusqu'à une date récente, n'avaient pas le droit d'entrer dans Koyasan. 

Ce séjour chez les moines fait polémique. Certains y voient une usine à touristes sous prétexte d’authenticité.  Personnellement je l'ai bien vécu, alors que je suis majoritairement réfractaire aux foules et à la religion.



L'île de Miyajima:



Au sud d'Hiroshima se trouve l'île de Miyajima. Cet endroit est célèbre dans le monde entier, c'est ici où trône l'immense Tori qui semble flotter sur l'eau.
Oui, celui là:




Les vacances des japonais viennent de débuter, nous sommes samedi. Le ferry pour atteindre l'île est bondé. 
Nous avons prévu de rejoindre l'observatoire, situé sur le sommet le plus haut de l'île. Il y a du monde même dans l'ascension. Elle n'est pourtant pas aisée, quoique bien balisée. Il fait très chaud et de nombreux touristes occidentaux mal préparés semblent souffrir d'avoir choisi l'option pédestre.
 







En haut, la vue circulaire offre un panorama magnifique sous un soleil de plomb. L'arrivée du téléphérique est située à 700m de l'observatoire. Beaucoup n'ont pas anticipé et il n'y a pas d'eau potable en haut. Ça râle de partout, c'est rigolo.
Avec Anna on est désormais rodés. On grimpe chacun à notre rythme et on s'hydrate correctement. 
J'en suis presque à regretter le Mont Fuji, mais il ne dispose pas de téléphérique pour la descente...









Je prend les oeufs, Anna, qui est solide, descend à pied par un autre chemin.
En bas on suit le parcours "histoire et culture" qui n'est qu'une succession de boutiques de souvenirs et de gâteaux fourrés au haricots rouges. Pour le coup, c'est Disneyland. 
De retour a Hiroshima, on se régale avec une énième Okonomiyaki. C'est une sorte d'omelette en réalité faite de couches de galette/chou/soja/nouilles/oeuf. C'est gras, c'est délicieux, j'en mangerai mille. Pour les carnivores ils mettent du lard. Ou une centaine d'autres ingrédients. C'est la spécialité de la région d'Hiroshima, il y a même des écoles pour ça.


 



Par la suite, nous revenons à Tokyo. Nous avions prévu une dernière randonnée, mais le temps trop aléatoire nous a fait annuler, c'est la seule et unique déception de notre séjour.
Avec aussi le moment où j'ai perdu mes lunettes de soleil dans les vagues. Et le fait qu'il n'y avait pas de bancs sur la plage de Kamakura.

Sinon c'était fantastique.
Pour la première fois de ma vie la nourriture a été une de mes principales préoccupation. Non pas comment en trouver, mais que déguster de nouveau, d'unique et d'incongru. En sachant pertinemment que nous ne retrouverions jamais de notre vie des plats si savoureux à des prix aussi corrects.
J'ai perdu 3 kilos pendant ce séjour. Nous avons découvert des endroits magiques en apprenant à jongler entre les évidences, les facilités et le risque. Nous n'avons malheureusement pas parlé japonais, c'est difficile.
Y retourner ? pourquoi pas, mais chez des gens alors, pour découvrir d'autres modes de vie et les endroits inaccessibles.

















En route pour le Japon - face A

En fait, je n'ai jamais vu un seul épisode de Dragon Ball, je n'ai jamais lu un Naruto et je n'ai jamais joué à un Final Fantasy.
Par contre, j'ai un certain bagage en cinéma, de Kitano à Kore-eda, quelques Ozu, Kurosawa, Miyazaki et Takahata. Mais surtout, c'est le regard d'autres cinéastes qui ont forgé mon imaginaire sur le Japon. Chris Marker, dans Sans Soleil que je revois régulièrement et qui me transporte toujours avec la même émotion, propose un regard occidental teinté d'une bienveillance que j'ai toujours crue sincère, dans sa volonté de partager une vision objective et surtout réelle, d'un Japon contemporain.
Enfin, voilà, je n'ai jamais été "japonophile".

C'est pour ça que quelques semaines avant de partir, m’apercevant que tout le monde y est déjà allé, qu'internet déplore le tourisme de masse au Japon et qu'il devient mal vu de voyager en avion, je suis envahi par un sentiment de culpabilité quant à ce voyage, pourtant prévu depuis 2 ans.

"Pourquoi vas tu "faire le Japon", toi qui n'a pas de lien réel avec ce pays ?"

J'ai bataillé et trouvé ma réponse. 
Après mon expérience cubaine, j'ai beaucoup d'appréhension à changer de statut. Je n'ai plus envie de me retrouver touriste, blanc, occidental, possédant, argenté et sollicité. Je veux me contenter d'être touriste, blanc, occidental. Ce qui résume simplement mon statut de touriste au Japon. C'est suffisant et plus facile à vivre.
Cette histoire de statut d'abord, et puis cette envie de trouver une autre culture, une autre civilisation que justement je ne connais pas ou très mal. En tout cas, je ne suis pas parti en "sachant". Il y avait donc tout à découvrir, et c'était franchement très excitant !


Nous sommes arrivés dans un pays moderne, dont les infrastructures et le niveau global de vie sont de prime abord semblables à ceux d'Europe.
"De prime abord".




Nous sommes arrivés la semaine précédent les vacances au Japon. Dans les rues, dans les gares et les trains, les gens sont habillés pour le travail de façon uniforme. Les touristes bigarrés, colorés et mal élevés sont tout de suite remarqués. Nous devons deviner, trouver et apprendre à nous conformer aux habitudes de la vie quotidienne qui sont assez différentes des nôtres. Mais comme l'environnement est similaire, ce n'est pas si évident.
Nous sommes en premier lieu frappés par la précision et la ponctualité des transports en commun. Bien que privatisés, leur coordination est exemplaire, ainsi que leur efficacité. Rien n'est aléatoire, tout est calculé, nos trajets seront orchestrés à la minute près.
Les billets sont chers, mais le service est parfait. Aussi, dans l'espace public les toilettes sont nombreuses, gratuites et propres. Comme les points d'eau. Ce qui est nécessaire à l'humain en fait.
Et puis il y a des bancs aussi, beaucoup, tout le temps. Sans doute parce qu'il y a beaucoup de vieux. Par contre il n'y a pas de poubelles, nulle part. De toute façon, personne ne boit, mange, grignote ou fume dans la rue, même si elles sont envahies de distributeurs de boissons.
Ces détails anodins peuvent paraitre futiles, mais en vérité ils sont essentiels pour des touristes en vacances car ils représentent des besoins vitaux.









En sortant du métro, nous sommes écrasés par l'atmosphère. Il fait 35 degrés et le taux d'humidité à Tokyo avoisine les 80%. Nous n'étions pas prêts malgré la canicule française... Avec le décalage horaire, ça fait beaucoup. Nous mettons deux bonnes journées pour nous habituer et reconsolider nos esprits. Heureusement car nous devons affronter un nouvel élément. Le peuple.

Pour l'instant les japonais sont au travail. Les lieux que nous visitons sont alors remplis de touristes occidentaux mais aussi principalement de touristes asiatiques. Notre voyage sera alors composé de deux phases de découverte distinctes:

- le tourisme de masse
- l'extraction de la masse

La première consiste à visiter les lieux nommés dans les guides. Temples, sanctuaires, monuments à ne pas louper sous peine de ne pouvoir dire que nous avons "fait le Japon".
La seconde consiste à trouver un endroit original, souvent non présent dans les guides, demandant un effort particulier et offrant une récompense gratifiante.
Je ne vous cacherai pas que ma phase préférée est la seconde, bien que la première soit nécessaire afin de pouvoir l'apprécier pleinement. Cela nous a permis de temporiser notre voyage en alternant les visites, nous donnant la possibilité de respirer et de porter un regard le plus complet possible.

Ces phases alternatives seront détaillées dans un prochain article, intitulé

"Guide du funiculaire végétarien au Japon".


L'itinéraire que nous avons parcouru a pu être effectué dans son intégralité en transports en commun. Nous avons même réalisé un "Bingo" quasi exhaustif des transports en commun au Japon. Il ne doit nous manquer que le monorail, même si nous en avons vu.

Voici, dans les grandes lignes, le trajet que nous avons fait: 





Heureusement, le Japon propose aux touristes un pass rail, le JR pass. Il permet, pour un temps donné, de disposer librement et uniquement des lignes JR, qui constituent les lignes du réseau principal, jonction de villes et Shinkansen (TGV). Le tarif est solide, 300e pour deux semaines, mais lorsqu'on traverse le pays, il est vite rentabilisé.

Arrivés à Tokyo, nous avons visité Nikko puis nous sommes partis à Kyoto. Ensuite, un passage à Nara, une nuit à Koyasan, et quelques jours à Hiroshima. Pour revenir à Tokyo.
Je pourrais détailler l'intégralité du séjour, jour par jour. Mais vous pouvez voir ce détail sur mon instagram, c'est riche, dense et sans concessions.
Je pourrais aussi m'étendre sur l'impact émotionnel et sensationnel que ce voyage aura eu sur notre vie.

Je vais me contenter de commenter quelques photos.


 


Celle ci est une de mes préférées. Prise à Nikko, au pied du Toshogu, le mausolée du premier Shogun.
Cette famille semble japonaise, composée des grands parents et des petits enfants, les parents étant au travail. Pour je ne sais quelle raison, ils transfèrent du jus d'orange dans un thermos, puis ils le partageront. Cet endroit est une sorte de halte, des bancs disposés sous un appentis, juste avant les escaliers du sanctuaire. Dans le distributeur au fond, il n'y a que des canettes de thé glacé, vendues 120 yens.
J'aime cette photo car on y perçoit l'attente polie des enfants et l'attention que leur portent les grands parents. Elle représente bien l'ambiance familiale qui émane des groupes de japonais. Cette même ambiance qui nous accueille dans les petits lieux, restaurants ou auberges, qui sont gérés par une famille qui se plie en quatre pour ses clients.






Celle là aussi est prise à Nikko. Mais il s'agit d'un petit cimetière loin des sanctuaires. Au sud ouest du village se trouve un chemin isolé qui même à des rapides. Si ce chemin est bordé de statues, il accède aussi à cet endroit. La pluie venait de tomber, la température avait chuté et l'atmosphère était très particulière. 
Ce sont ces petits détours qui ont forgé pour moi l'image d'un Japon surprenant, toujours multiple selon l'approche.






J'aime beaucoup celle là aussi. Elle est prise à Kyoto, au Fushimi Inari Taisha. Ce sanctuaire est érigé sur un mont, on y accède en suivant le chemin marqué par une succession de milliers de Toris. Il y a plusieurs étapes avant d'atteindre le sommet.
J'ai croisé plusieurs fois ces deux adolescents qui grimpaient très rapidement les escaliers. Ils s’arrêtaient exténués à chaque palier pour repartir de plus belle. Celui en bleu vient d'arriver et montre à son ami en vert le chemin qu'il leur reste à parcourir. L'autre s'appuie sur lui en rigolant, essoufflé...
Cet endroit est aussi le plus célèbre et le plus visité de Kyoto, même si je doute que tout le monde atteigne son sommet.





Anna et Mariko devant le dôme d'Hiroshima.
Mariko est une japonaise, bénévole pour une association américano japonaise qui participe au devoir de mémoire en faisant rencontrer les touristes et des Hibakusha, des survivants ou descendants de survivants de la bombe atomique. Mariko n'est pas Hibakusha, elle est Kyotoite, mais elle nous a fait la visite du Memorial Parc de Hiroshima en nous racontant et expliquant chaque monument. Il faisait très chaud et ce devait être le jour le plus chargé, le premier dimanche des vacances. Mais son travail a été très utile et Hiroshima a été une étape essentielle de notre voyage.
Auparavant, le matin, nous avons rencontré un homme qui avait 6 ans en août 1945. Il nous a raconté son histoire et celle de son père qui travaillait a Hiroshima le matin de la bombe et qui a survécu. 



Bien évidemment, ces quatre photos ne racontent pas les plats de ramen, les changements de train, les réveils à 6h30, les déjeunettes au chocolat, les files d'attente, les touristes espagnols, les bières fraiches, les boules de riz, les figurines Totoro, les chausses pieds et les cafés glacés. Mais au bout d'un moment, il faut laisser les souvenirs dans la tête.




Nous remercions nos amis, nos familles qui nous ont permis d'effectuer ce voyage, de le préparer et de le financer. C'est un privilège d'être entourés de gens comme vous. Nous espérons pouvoir un jour vous rendre la pareille.