jeudi 28 avril 2022

En route pour l'enthousiasme - saison 2 - épisode 1

 Ce blog a été mis en place en 2009, il y a donc plus de 10 ans."A l'époque", je partais étudier à Lyon avec des envies de cinéma et de grandes ambitions.
Je ne me rendais pas compte que j'allais vivre en ville pendant 12 ans. Et finir instit.
J'ai enchainé un studio Xroussien et un grenier dans le 6e. Puis un T2 à Lafayette et un T4 chez Bocuse. Ce que je n'imaginais pas en tournant Les gens de mon pays, docu traitant de l'immigration dans le bocage Bourbonnais, c'est que j'aurais 10 ans plus tard moi aussi envie de m'y installer.

J'ai passé 25 ans de ma vie à fuir une région dans laquelle je retourne aujourd'hui.

Car aujourd'hui nous n'avons qu'un désir, rentrer dans le Bourbonnais, vivre à la campagne, profiter de nos amis.
Ma conjointe est architecte. Notre projet est de trouver une maison dans un bourg agréable à vivre, avec une vie culturelle et sociale. Idéalement, la maison devra accueillir l'agence d'architecture, un atelier à vélos et plein de place pour accueillir les amis et jouer aux petites flèches.
Mais aussi la maison devra répondre à un compromis architectural particulier. Il s'agira de faire revivre un endroit qui, sans l'arrivée de néo-ruraux ou d'acheteurs entreprenants, serait laissé à l'abandon voire détruit. De faire de ce projet de rénovation une expérience, une vitrine de ce qu'il est possible de faire avec un budget réaliste. L'objectif est de présenter une rénovation écologique, durable, dans un bâti ancien très ordinaire.
Entendons nous bien, il ne s'agit pas d'aller vers le minimal, le décroissant ou l'économique. Il s'agit de proposer une habitation confortable, écologiquement intelligente, en prenant en compte les enjeux du monde actuel.

Le 20 aout 2021 nous signions un compromis pour acheter une vieille maison de bourg dans un vieux village Bourbonnais, situé au cœur du bocage dans lequel nous avons grandi. C'est un bâtiment datant de 1895, d'abord destiné à accueillir 4 familles dans 4 logements différents. Un immeuble dit "de rapport", loué aux ouvriers travaillant dans le bourg, aux usines de la rue, aux champs ou aux thermes. Il n'a aucune décoration, aucune fioritures ni agréments car il servait en fin de compte à loger un maximum de personnes à bas prix. 

Au milieu du XXe siècle, une famille transforme le rez de chaussée en local commercial et atelier de peinture. Le premier étage sert d'habitation et le grenier de stockage. A l'arrière, une petite cour occupe le centre du pâté de maison.

 


 

 



Aujourd'hui, la maison n'a pas bougé, mais elle n'a pas non plus bénéficié des travaux, des aménagements et des mises aux normes qu'elle aurait mérités. A la première visite, seule une personne travaillant dans le bâtiment peut estimer le potentiel de la rénovation. Pour les autres c'est un chantier inutile. Autant dire que nous achetons des murs, un toit dans un endroit chargé d'histoire.
Sans gros apport, sans héritage, après 10 ans à payer un loyer trop cher, nous achetons une maison de 200m2 pour 1/10e du prix d'un appart lyonnais. On a obtenu les clés avant hier, en échange de l'argent de la banque.

La blague c'est que je ne suis pas bricoleur. Ou très peu. Occasionnel on va dire. Je ne suis pas du genre à investir plusieurs semaines de ma vie pour apprendre à poser du placo ou couper du carrelage. Ah, on me dit dans l'oreillette que ce sera plutôt de l'enduit chaux-chanvre, des parefeuilles et du parquet massif. Bon.
Cet été va être consacré à la démolition des parties à rénover. Retirer les strates de linos collés, poncer la peinture au plomb des portes, piquer et benner les enduits plâtre et ciment, traquer et dégrafer les installations électriques. Ensuite, je laisserai la main aux artisans qui viendront faire le travail.
J'ai l'intention d'écrire ici les différentes étapes du projet.

Il parait qu'on a déjà un plan d'ailleurs. Chic, j'ai hâte !
J'ai rarement été aussi enthousiaste